jeudi 31 mai 2012

La lente conquête des fourmis - SF

Dali, Werber avaient vu juste: la révolution des fourmis est en marche...

Laguna and Hayes (mai 2012)

Et en plus, elles citent Einstein!

L comme ... Loved to Death

avril 2012

Si vous commencez un peu à vous repérer dans les différents quartiers de San Fran, vous vous doutez qu'une façade de ce type ne peut se trouver que dans Haight-Ashbury...


Et en regardant d'un peu plus près l'enseigne, vous constatez qu'on vous annonce des "creepy little things" et vous vous dites que vous avez tapé dans le mille en pariant sur Haight Street.
Si vous passez par là, faites un crochet par la boutique Loved to Death. Je vous promets, elle vaut le détour. On vous promet la chair de poule...
Je vous promets bien pire.
Des crânes d'animaux, des animaux empaillés dans des postures étranges ou dans des saynètes avec costumes d'époque, des cercueils de bébé, des objets occultes, des insignes de franc-maçons et de l'Independent Order of Odd Fellows et...des cartes postales et des bouquins sur Bansky...
Je sais, je sais "creepy"!

Hippie - SF

Ronald Reagan, alors gouverneur de Californie, avait défini les hippies comme "someone who dresses like Tarzan, has hair like Jane, and smells like Cheetah" (les vêtements de Tarzan, les cheveux de Jane et l'odeur de Cheetah).
Vaguement et de très loin précurseur du concept "le bruit et l'odeur" de Jacques Chirac.

Marina - SF (mai 2012)

S'il était encore de ce monde, il serait probablement surpris de constater que les descendants des hippies sont maintenant des bobo-geeks manucurés qui embaument le parfum de chez Abercrombie & Fitch.

Haight-Ashbury Free Clinic - SF

Dans les années 60, tout le monde rêvait de San Francisco et surtout du quartier de Haight-Ashbury.
Au cours du premier semestre de 1966, d'après les recensements,  1231 fugueurs avaient trouvé refuge dans ce quartier qui abritait alors quelques 15000 hippies.

avril 2012

C'est ainsi que la Free Clinic fondée par David E. Smith en 1967 pendant le Summer of Love, devint un modèle du genre et le modèle pour les Free Clinics modernes.
Le principe est simple: offrir des soins gratuits ou presque aux gens dans le besoin.

mercredi 30 mai 2012

Greenery - Chicago

Chi-Town ne manque pas de parcs et de verdure. Elle se targue d'avoir une politique urbaniste qui fait la part belle aux parcs. En cela, la ville rappelle les villes européennes.
L'artiste a dû penser que ce petit carré de terrain vague manquait de verdure.

N Milwaukee Avenue - Wicker Park (mai 2012)

Marina City - Chicago

Marina City a été conçu en 1959 par Bertrand Goldberg et la construction de ces deux tours en forme d'épi de maïs de 179 mètres de haut se termina en 1964.


C'est un énorme complexe à la fois résidentiel et commercial qui prend tout un block sur State Street - avec notamment une marina qui peut contenir jusqu'à 500 bateaux.


Les étages inférieurs sont occupés par un parking ouvert en spirale. Les étages supérieurs sont des appartements triangulaires avec quasiment aucun angle droit.

 (mai 2012)

Cakes - Chicago

Qui a dit que les Américains ne savaient pas faire les gâteaux?
Bon, ils ont de la gueule... Mais pour le goût, on ne peut rien dire ; nous ne les avons pas goûtés.

 
 
 
Bakery sur W Division Street dans le quartier de Wicker Park (mai 2012)

C comme... Coupons

Voilà à quoi nous en sommes réduits: à faire les courses à l'américaine avec nos coupons, c'est-à-dire nos bons de réduction à la main! Il y a des réductions pour tout, même le zirtec et la clarityne!
Et dans ce pays, le bon de réduction a été élevé au rang d'art.

Memorial Day weekend coupons (mai 2012)

La ménagère attend patiemment son Sunday paper et son prospectus du lundi pour en faire la lecture exhaustive et découper et classer ses coupons (parfois même dans des pochettes prévues à cet effet) pour organiser ses courses de la semaine, certains bons n'étant valables que certains jours - ainsi, vous avez la chance de rendre visite à votre supermarché tous les jours de la semaine

 7 coupon pocket file de chez Target (mai 2012)

Vous avez bien lu et bien vu: 7 poches différentes avec des étiquettes pour les différentier et dégainer plus vite les bons de réduction à la caisse. La vie d'une ménagère n'est pas de tout repos au pays de la consommation.

mardi 29 mai 2012

Human race - Chicago


 W North Avenue - Wicker Park (mai 2012)

Six Corners - Wicker Park (mai 2012)

The Trump Tower - Chicago

La Trump Tower aussi connue sous le nom de Trump International Hotel and Tower est un hôtel de 339 chambres et condominium (un immeuble d'appartements où les gens sont propriétaires et pas locataires). Terminé en 2009, l’hôtel a cependant été opérationnel dès 2008 - Donald Trump étant avant tout un homme d'affaire.

 

Ce building conçu par le cabinet Skidmore, Owings and Merill, culmine à 453 mètres si on tient compte de la flèche et  uniquement 360 si on tient compte du toit. A l'origine, Donald Trump souhaitait en faire le plus haut gratte-ciel des États-Unis, mais les attentats du 11 septembre 2001 ont refroidi ses ardeurs et en ont décidé autrement.


Situé au 401 N Wabash Avenue, il surplombe la rivière Chicago et est entouré de plusieurs Chicago Landmarks  - une appellation accordée par la ville selon des critères historiques, architecturaux, artistiques, culturels, économiques et sociaux.

(mai 2012)

Dans la photo ci-dessus on peut notamment distinguer à sa droite, le Wrigley Building.

Mets ta photo

Mise en Abyme

N Wood Street - Wicker Park

P comme... Peapod

Quelle ne fut pas notre surprise en descendant dans la station de métro Monroe située à quelques pas du Chicago Theatre.
Les murs étaient recouverts d'affiches qui faisaient ressembler ce couloir de métro à une allée de supermarché.

Tout en avançant et commentant cette publicité surprenante, nous avons constaté que tous les articles qui tapissaient les murs étaient accompagnés de codes barre et de l'expression "scan to shop".
On nous proposait donc de faire nos courses dans le métro sur le chemin du retour?
Tout à fait, la compagnie Peapod se propose de vous livrer vos courses à domicile. Après avoir débuté dans le business en proposant des livraisons à domicile après avoir fait les courses au supermarché (les habitués du Monop' connaissent le système), Peapod a maintenant franchi un pas supplémentaire.
Plus besoin de se déplacer jusqu'au supermarché, le supermarché vous retrouve virtuellement dans le métro, à votre retour du bureau. Finie la galère des courses après une journée éreintante! Il suffit de télécharger une application sur votre smartphone et vous êtes parés pour consommer.
Vos achats vous retrouveront sur le pas de la porte à votre retour.
Elle est pas cool, la vie?




lundi 28 mai 2012

G comme... Golden Gate Bridge 75th Anniversary

Le Golden Gate Bridge fête ses 75 ans cette année - et plus exactement ce week-end, les 26 et 27 mai.
Les organisateurs souhaitaient faire une fête dans l'esprit de la Golden Gate Bridge Fiesta de 1937 et célébrer non seulement le pont mais également la majesté du lieu - le clou du spectacle étant le feu d'artifice tiré depuis une barge devant le Golden Gate Bridge.
Sur le site de la commémoration, on nous conseillait de venir habillé chaudement, en tenue de sport, avec des baskets et... une lampe de poche!
Ce que l'on ne disait pas sur le site, c'est que c'était une fête à l'américaine!
Donc sur un front de mer de 2,4 km, quelques stands de burritos, kettle corn, corn dogs (des saucisses recouvertes de pâte à beignet frites plantées sur un bâton), garlic fries in beer batter (des frites à l'ail recouvertes de pâte à beignet aromatisée à la bière et frites - donc frites deux fois) - dans le genre, c'est bon mais c'est gras, on repassera!
Et pas d'alcool, comme pour la parade de la Saint Patrick, la ville de SF pense que sans alcool la fête est plus folle et plus familiale. Personnellement, je pense que sans alcool, la fête est plus froide quand on est en plein vent au pied du Golden Gate Bridge - mais ces propos n'engagent que moi. Il me semble tout de même avoir vu passer de nombreuses personnes buvant des boissons non identifiées car cachées dans des sachets en papier marron et  d'autres portant des packs de Sierra Nevada - bière locale - mais surtout 2ème craft beer (small, independent and traditional - la production a commencé en 1980) consommée aux USA après les "jumeaux" Samuel Adams) et de Corona.
3 stands Odwalla qui distribuent des boissons gratuites, des barres de céréales gratuites et des pins.
Des stands Wells Fargo (banque), Kaiser Permanente (mutuelle santé), Geico (assurance), deux radios locales, Intel et HP - le but étant de récupérer vos coordonnées pour faire du démarchage publicitaire en contrepartie d'objets publicitaires.
Il y avait également 3 scènes musicales - respectivement à 0,4 km, 1,4 km et 2,4 km - et un vent à décorner les bœufs. Donc pas franchement les conditions idéales pour entendre quoi que ce soit. Mais qu'importe puisque les gens sont dans leur transat ou couchés sur leur couverture de pique-nique.
Car la réalité de la fête à l'américaine est là.
Vous plantez votre tente, vous posez votre couverture de pique-nique, vous sortez la glacière et les chaises pliantes et vous passez la journée à faire des lancers avec votre balle de base-ball ou de football américain.

Donc, oui, il y avait des animations prévues:
- une exposition de voitures anciennes de 11h à 17h
- une exposition de vieux gréements de 11h à 15h
Mais pour cela, il aurait fallu passer la journée en plein vent pour ensuite attendre le feu d'artifice de 21h30 et nous n'avions ni la connaissance culturelle nécessaire ni le matériel de camping pour le faire.


Mais bon, nous nous devions d'être là, ce n'est pas tous les jours que cela arrive 75 ans dans la vie d'un pont!

Mea Culpa - Chicago

Sera-t-il pardonné?

 W Division Street - Wicker Park (mai 2012)

Ou nous enjoint-il à pardonner à notre prochain?

The Coit Tower - SF

Le nom vous a certainement induit en erreur dès le titre.
Et maintenant, le visuel en remet une couche et vous pensez tout savoir sur la Coit Tower sans avoir besoin d'aller plus loin dans votre lecture... Et bien vous vous méprenez!

Décembre 2011

Cette tour art déco de 64 mètres, érigée au sommet de Telegraph Hill et inaugurée en 1933, porte le nom de sa bienfaitrice Lillie Hitchcock Coit Tower et également connue sous le nom de Lillian Coit Memorial Tower. A sa mort, Lillie a laissé une part conséquente de sa fortune à la ville pour que San Francisco consacre cet argent à embellir la ville.

Alcatraz depuis le pied de la Coit Tower (avril 2012)

Et il semblerait que toute ressemblance avec... une lance à incendie soit fortuite en dépit du fait que Lillie ait été particulièrement fan de pompiers - et plus particulièrement des pompiers de la Knickerbocker Engine Company No. 5.
Il faut dire qu'en mai 1851, elle avait vu le brasier de SF depuis un bateau alors qu'elle était âgée de 7 ans. Puis quelques semaines plus tard, elle avait été sauvée d'un incendie par un des pompiers de la Knickerbocker No 5. A dater de ce jour, chaque fois qu’elle reconnaissait la cloche de la compagnie, elle se précipitait pour acclamer les pompiers au point qu'ils en firent leur mascotte et lui offrir le badge de la compagnie avec lequel elle fut enterrée.

Garage SF

Vous comprenez mieux pourquoi ils font des émissions de télé-réalité pour aider les gens à nettoyer leur maison?


dimanche 27 mai 2012

Pub - Chicago

Campagne publicitaire locale et localisée assez efficace.

W Division Street- Wicker Park (mai 2012)

The John Hancock Center - Chicago

(mai 2012)

Situé au 875 N Michigan Avenue, ce building de 100 étages, culmine à 344 mètres - ce qui en fait le 4ème plus haut building de Chicago et le 6ème plus haut des États-Unis.

Il a été construit en 1968 par la firme Skidmore, Owings et Merrill - qui a conçu de nombreux buildings de Chicago.
Voici la vue du skyline depuis le 95ème étage, au Signature Room at the ninety-fifth.



 

Moi, si


N Milwaukee Avenue - Wicker Park - Chicago (mai 2012)

S comme... Slobs

Slobs.
Des peilles! Ces Américains sont habillés comme des peilles. [ndla: la peille, c'est le vieux bout de tissu qu'on utilise comme serpillière - ça vient de l'occitan pelha, le chiffon, le haillon]
Donc, je disais, ces Ricains sont la plupart du temps habillés comme des peilles.


En février 1995, Newsweek publiait un article intitulé "Have we become a nation of slobs?" et se posait des question sur la fashion trend qui tirait sur le casual (simple, mais qui finit toujours par rimer avec fringues de sports) et le sloppy (négligé)
Et bien je confirme, 17 ans après, les États-Unis sont le royaume du débraillé!
Les élèves viennent en cours en baggy sweat pants (jogging), flared yoga pants (pantalon de yoga patte d'eph), pyjamas et chaussons (quand on sait que je mets des vestes de pyjamas pour aller en cours, on se doute que ce n'est pas pour me déplaire).
Si nous devions documenter tous les butt cracks (raie du c**) que notre regard a croisé, nous aurions un album photo des plus glauques et variés. Le dernier en date, nous n'avons même pas eu le courage de tirer le portrait à la trace de pneu dans le El de Chi-Town. Gross!
Le cliché ci-dessus a été fait dans un bar de Wicker Park de Chicago, au pied de la station de métro Damen O'Hare. Alors pourquoi ces fesses-là plutôt que d'autres, vous nous direz.


Celles-là méritent la postérité, car elles ont attiré notre regard sur un grand moment de culture américaine: la scène de drague entre le propriétaire de ces fesses, complètement bourré et la tenniswoman, la quarantaine flamboyante assise au bar- et tout cela sur fond de manifestants matraqués par la police sur l'écran télé.
Le pire, c'est  que cette tranche de vie s'est finie dans les larmes de la tenniswoman quand le grand lourdaud est retourné torcher ses dry martinis ( gin et vermouth, il existe aussi une version vodka vermouth - pas la boisson de filles que nous associons avec le mot Martini) avec ses potes.
Voilà, rien qu'un dimanche après-midi ensoleillé au pays des slobs.

samedi 26 mai 2012

V comme... Vietnam Day

Aujourd'hui les juniors (premières) de DVHS célébraient Memorial Day avec quelques jours d'avance (lundi sera férié) en faisant Vietnam Day.

Sous la houlette des professeurs d'histoire, les classes, divisées arbitrairement en pro-war et anti-war - les politiciens en costumes et les hippies - s'affrontent dans des joutes oratoires pour convaincre les autres lycéens - freshmen (troisièmes), sophomore (secondes), seniors (terminales) - de rejoindre leur camp et de faire une marche autour du campus.


Ils leur font signer des pétitions qui nous permettront de savoir mardi prochain, si la peur du communisme l'a emportée comme ces deux dernières années. Le travail en classe est plus ou moins efficace - comme en démontre le prospectus ci-dessous distribué sur le campus par les pro-war.

Et les arguments des élèves qui tentent de nous convaincre de signer leur pétition sont souvent limités et peu fondés et présentent une vision peu fidèle et subjective de l'histoire et de la politique. Mais on ne peut pas franchement en vouloir aux élèves, il suffit d'ouvrir leurs manuels et leurs cours pour constater à quel point la présentation des faits est toujours caricaturale et biaisée.
Des vétérans avaient été invités et étaient venus avec un hélico de la guerre du Vietnam dans lequel les élèves pouvaient monter.


Et le clou du spectacle cette année était l'atterrissage d'un hélicoptère de l'armée sur le terrain de base-ball! Je n'ose même pas imaginer combien cela a coûté au lycée.


Mais pour moi, le meilleur moment de la journée fut les échanges que j'ai pu avoir avec plusieurs vétérans du Vietnam - des hommes de 15 ou 18 ans mes aînés - qui m'ont émue aux larmes avec leurs souvenirs et leur réaction face aux défilés des élèves.

Quand ils sont arrivés sur leur Harley, ils ne s’attendaient pas à être accueillis par des manifestants. Et cette marée de gens hurlant des slogans qui montait vers eux, a catapulté trois d'entre eux à leur retour du Vietnam et ils ont eu un puissant choc émotionnel.
Cette animation innocente - de la part des élèves et des enseignants - mais à laquelle ils n'avaient pas été préparés, les a replongés dans des souvenirs traumatisants.
Leur retour du Vietnam sous les cris de la foule véhémente qui leur crachait dessus et les insultait, les traitant de pigs, de baby killers. Eux, des victimes du système, des draftees (des appelés) qui plus de quarante ans après, font encore des crises d'angoisse et sont pris de tremblements et se paralysent, prisonniers de leur mémoire.
L'un d'entre eux m'a avoué que son premier réflexe avait été de chercher son arme du regard pour se protéger - la seule chose qui lui avait permis de tenir face aux attaques des manifestants à son retour, s'accrocher à son fusil lui avait permis de ne pas trembler.
Ils ont rappelé aux quelques élèves qui osaient les approcher et leur parler que quelque soient leurs sentiments par rapport aux décisions d'un gouvernement d'envoyer des troupes au front, il était essentiel de faire la différence entre leur rejet de la politique du gouvernement et les attaques contre les soldats qui eux n'étaient que des pions dans des décisions qui les dépassaient. Que ces hommes et ces femmes faisaient le don ultime pour leur pays, leur vie et qu'il fallait les respecter pour ce sacrifice qui, s'ils survivaient à la guerre, les amenait à vivre en enfer jusqu'à la fin de leurs jours.